• Mes lectures

    Les livres que j'aime un peu, beaucoup ou pas du tout.

  • A l'occasion de la sortie du livre de Virginie Despentes  "Cher connard", j'aimerais me pencher un peu sur ce que je sais et vois et ressens du mouvement féministe. 

    Je fais partie de la génération qui n'a pas revendiqué une jeunesse féministe, d'une part car c'est celle d'après mai 68 . Les femmes de 10 ou 15 ans de plus que nous l'avaient été, en obtenant la pillule, le droit à l'avortement, nous avons bénéficié de ces acquis sans combattre. Il était aussi de bonne guerre comme pour toute nouvelle génération de rejeter celle d'avant. La précédente avait été féministe, nous ne le serions pas spécialement..il faut ajouter également que, comme le dit d'ailleurs Virginie Despentes, dans King Kong Théorie, je n'ai pas ressenti à cette époque le besoin d'être féministe plus que cela car je me sentais libre. Personne de façon autoritaire n'a pesé sur mes choix de vie, de profession, de coeur, autre que moi. Même si évidemment, chacun est le produit d'un milieu, d'une éducation, etc..  cela on ne le comprend que plus tard.

    Cependant, avec le temps, j'ai de plus en plus pris conscience de la nécessité de continuer à être féministe, comme un combat qui n'était pas terminé et dont les acquis pouvaient être remis en cause. Le temps passant, j'ai eu aussi à affronter dans mon couple, dans la vie professionnelle, dans ma famille des "injustices" liées à ma position de femme, à mon genre dirait-on aujourd'hui. Depuis le mouvement metoo, la jeunesse, celle née dans les années 1990- 2000 s'est de nouveau emparée du féminisme et je trouve cela très bien.  Je n'ai pas la position radicale de certaines qui disent par exemple détester les hommes ou ne plus vouloir lire que de la littérature écrite par des femmes, je ne suis pas favorable à l'écriture inclusive mais ces excès ont le mérite de pousser plus loin la réflexion et de faire bouger les lignes. Comme Virgine Despentes, qui décidément m'inspire, je continuerai à lire de la littérature écrite par des hommes, je ne détesterai pas les hommes et je ne juge pas de toutes choses à l'aune de mon genre car nous sommes aussi autre chose, pourtant j'ai une grande affection voire admiration pour ces jeunettes qui parlent haut, ont le regard clair, et ne craignent pas de demander "jouissance club", "Les hommes, moi je les déteste" et autres livres aux titres provocateurs. Mais elles ne lisent pas que cela. Elles commencent par Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, puis King Kong théorie de Virignie Despentes, Pénélope Bagieu et ses culottés, l'an dernier Mona Chollet et "son réinventer l'amour" a connu un véritable engouement. Elles reprennent le flambeau des femmes qui les ont précédé en voulant davantage et mieux. Face à elles, il est vrai que nombreux sont les garçons qui tout en voulant bien faire, se sentent déstabilisés, parfois éconduits, malmenés. Qu'ils le soient, qu'ils pensent à tout cela, qu'ils soient féministes aussi, c'est ce qui peut leur arriver de mieux. Car finalement, l'aventure de la relation amoureuse, qu'elle soit homo ou hétéro est bien plus intéressante quand les deux personnes sont à égalité, quand le respect mutuel  est à la base de cette relation. 

    Il y a autre chose aussi, résumé dans le concept d'intersectionnalité: le combat féministe d'une femme blanche occidentale est-il le même que celui d'une femme noire, qui affronte aussi les discriminations raciales, ou musulmane qui doit concilier sa religion et son féminisme. Toutes ces questions sont délicates, peuvent conduire à des excès que l'on fustige en critiquant le wokisme par exemple, il n'en reste pas moins qu'elles doivent être posées et qu'il ne saurait y avoir qu'une seule façon d'être féministe. 


    votre commentaire
  • Une histoire d'hommes qui se déroule dans les années 80. Un père a deux fils et les élève seul depuis la mort de la "Moman" (avec l'accent lorrain).

    Fus (il tient ce surnom de fusbal, football en allemand, son sport préféré) est un garçon paisible, gentil, un grand costaud, Gillou est espiègle, futé et doué à l'école. Pour des enfants d'ouvriers ou de la classe moyenne, c'est compliqué de faire des grandes études, mais Gillou partira quand même en prépa à Paris, parce que son père et son frère croient en lui et le poussent; mais Fus, lui, se met à avoir de mauvaises fréquentations avec des recrues du FN; entre lui et son père se dresse un mur d'incompréhension. Ils font comme si de rien n'était, ou alors ils s'évitent, mais n'arrivent plus à se parler vraiment;  le père ne comprend pas son fils, autrefois son petit garçon  doux et prévenant; et pourtant il l'aime, et pourtant il ne peut accepter ce qu'il est devenu,  jusqu'au jour du drame ...

     


    votre commentaire
  • Mona Chollet, Beauté fatale
    Très féministe, très engagée, l'auteure de "Sorcières" mène une réflexion argumentée sur les enjeux de la quête de beauté, sur le désir d'être belle, ou beau. A lire avec un esprit critique mais intéressant.
    Peut être une image de texte qui dit ’Mona Chollet Beauté fatale 2 1A # S’
     
     
     
     

    votre commentaire
  • Un beau livre, pas récent du tout, sur la relation entre une mère et sa fille. La mère, Fortunée dite Fritna, est une magnifique femme solaire, reine en son foyer, mais elle est aussi inhumaine et froide envers la petite fille turbulente qui quémande son amour et qui jalouse l'attention qu'elle porte à ses frères. Une rébellion est en route et cela donnera Gisèle Halimi. 

    Fridna, Gisèle Halimi


    votre commentaire
  • La quête de vérité de Vanessa Springora contraste avec l'univers de mensonge et de manipulation dans lequel elle a passé son adolescence. Il lui a sans doute fallu un grand courage pour oser raconter sa jeunesse saccagée, elle qui a tellement peu compté pour personne, seule dans un univers d'adultes dominateurs ou au contraire ou trop faibles pour la protéger. Elle manquait tellement d'amour qu'elle a aimé son mentor et celui qui abusait d'elle.
    Admiration aussi pour cette femme québecquoise qu'elle évoque, Denise Bombardier qui, lors d'une émission d'Apostrophes qui encense Matzneff, est la seule à lui dire ses quatre vérités, à le traiter de pervers, à demander quel sera l'avenir de ces jeunes filles "flétries" (c'est le terme qu'elle emploie), et à affirmer que dans son pays, un tel comportement ne serait pas accepté; elle s'en trouvera ensuite ostracisée, mais qu'importe. C'est elle qui avait raison et le courage de le dire, à une époque où il était de bon ton de fermer les yeux sur ce genre de comportement.

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique